Soins de santé et services de réadaptation pour les personnes en situation de handicap

Soins de santé handicap : comment obtenir une aide et des services en Belgique ?
Découvrez les aides et allocations pour les soins de santé handicap et les services de réadaptation disponibles en Belgique, selon chaque région.
Par Dorothée Pierry • Publié le 5 juillet 2025 • Temps de lecture estimé : 7 minutes

La Direction Générale des Personnes Handicapées (DGPH) ne fournit pas directement de soins médicaux ni de services de réadaptation. Son rôle est principalement administratif : elle évalue les situations de handicap et octroie des allocations financières pour compenser les conséquences de la perte d’autonomie. Toutefois, en facilitant l’accès à des aides sociales et financières, la DGPH contribue indirectement à l’accès aux soins et à la réadaptation.

Voici les éléments clés.

Soins de santé handicap : comment obtenir une aide et des services en Belgique ?
En Belgique, la DGPH et des acteurs régionaux apportent des aides pour les soins de santé handicap.

Aides financières liées à la santé et à la réadaptation

Les allocations délivrées par la DGPH permettent de financer divers aspects liés aux soins de santé et à la réadaptation :

  • L’Allocation d’Intégration (AI) vise à compenser les dépenses supplémentaires liées à une perte d’autonomie. Cela peut concerner, par exemple, des soins à domicile, l’acquisition d’équipements médicaux ou l’adaptation du logement.
  • L’Allocation de Remplacement de Revenus (ARR) est destinée aux personnes dont le handicap empêche de travailler. Elle permet de couvrir une partie des frais de soins ou de réadaptation.
  • Des avantages fiscaux complètent ces aides, tels que l’exonération de la TVA sur les véhicules adaptés ou encore des réductions pour le transport médical.
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Des services de réadaptation accessibles grâce à des organismes partenaires

Bien que la DGPH ne délivre pas de services médicaux, elle oriente les personnes concernées vers des structures spécialisées. Ces services sont généralement gérés au niveau régional ou assurés par des associations reconnues.

HANDICAP INTERNATIONAL

Présente surtout dans les pays en développement, cette ONG propose des services de réadaptation physique (prothèses, orthèses, kinésithérapie) ainsi qu’un accompagnement communautaire, notamment pour les personnes en situation de handicap moteur ou sensoriel. 

À BRUXELLES – SERVICE PHARE

Le service PHARE (Personne Handicapée Autonomie Recherchée) agit pour améliorer l’accès aux soins spécialisés :

  • Il travaille avec des centres agréés qui proposent des soins de rééducation fonctionnelle et de réadaptation ambulatoire, dans les deux langues nationales.
    Les interventions couvrent des disciplines telles que la kinésithérapie, l’ergothérapie ou l’orthophonie.
    Un soutien financier est également prévu pour l’achat d’équipements adaptés ou l’aménagement du domicile. 

EN WALLONIE – AVIQ

L’AVIQ (Agence pour une Vie de Qualité) propose une prise en charge globale, à la fois médicale, psychologique et sociale :

  • Elle finance des séances de kinésithérapie et d’ergothérapie, ainsi que l’achat de matériel adapté.
  • Des centres pluridisciplinaires prennent en charge les personnes ayant des handicaps moteurs ou sensoriels.
  • Des aides techniques (prothèses, fauteuils roulants, etc.) et des aménagements domiciliaires peuvent également être couverts. 

EN FLANDRE – VAPH

Le VAPH (Vlaams Agentschap voor Personen met een Handicap) propose un soutien financier et logistique :

  • Des budgets personnalisés sont mis en place comme le PVB (Persoonsvolgend Budget), qui permet de financer des services adaptés de réadaptation.
  • Le PAB (Persoonlijke-assistentiebudget) s’adresse aux enfants en situation de handicap nécessitant une aide à domicile.
  • Des équipements spécialisés (orthèses, logiciels spécifiques, véhicules adaptés) peuvent être partiellement pris en charge. 

Autres dispositifs accessibles via la reconnaissance DGPH

La reconnaissance officielle du handicap par la DGPH ouvre la porte à d’autres avantages :

  • Carte de stationnement pour un accès facilité aux établissements de santé.
  • Réductions sur les transports en commun, facilitant l’accès aux centres de soins et de réadaptation.
  • Orientation vers les réseaux de santé, comme les équipes mobiles de santé mentale ou les structures pluridisciplinaires.

Des soins indirectement financés

Les allocations versées par la DGPH sont souvent utilisées pour financer :

  • Des équipements médicaux tels que des fauteuils roulants, aides techniques, ou dispositifs de communication.
  • Des interventions à domicile, avec l’aide d’infirmiers ou d’aides-soignants.
  • Des aménagements du logement, comme l’installation de rampes ou l’adaptation des sanitaires, en collaboration avec les services régionaux.

Quels services de réadaptation sont proposés en Belgique ?

En Belgique, les services de réadaptation varient en fonction de la région et du type de handicap. Ils sont répartis entre les compétences fédérales et régionales, et combinent soins médicaux, soutien psychosocial et aides techniques.

CENTRES DE RÉADAPTATION FONCTIONNELLE

Les centres de réadaptation fonctionnelle sont reconnus par l’INAMI (Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité), qui finance partiellement les prestations de soins comme la kinésithérapie, l’ergothérapie ou l’orthophonie.

Depuis 2015, certaines compétences ont été transférées aux entités régionales :

  • En Wallonie : via l’AVIQ.
  • À Bruxelles : par l’intermédiaire du service PHARE ou de la COCOM.
  • En Flandre : sous la responsabilité du VAPH.

Deux types de structures existent :

  • Les centres résidentiels, qui assurent une prise en charge jour et nuit (par exemple, pour les patients post-AVC ou ayant subi un traumatisme crânien).
    Les centres ambulatoires (CRA), qui proposent des interventions plus courtes et ciblées.
SERVICES RÉGIONAUX : AVIQ, PHARE, VAPH

Les services régionaux décrits plus haut assurent également une prise en charge spécialisée selon le type de handicap et les besoins individuels. Ils interviennent tant au niveau médical que logistique ou social.

ORGANISMES SPÉCIALISÉS ET DISPOSITIFS COMPLÉMENTAIRES

Outre Handicap International, plusieurs structures offrent des services complémentaires :

  • Des programmes de réadaptation communautaire, avec formation de professionnels locaux.
    La distribution de matériel tel que des prothèses ou fauteuils roulants, notamment dans un cadre humanitaire.

Les services de répit proposés par l’AVIQ et le service PHARE permettent aux aidants proches de souffler en confiant temporairement la personne en situation de handicap à une structure adaptée.

ACCOMPAGNEMENT MÉDICO-SOCIAL

Des structures comme les SAMSAH (Services d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés) et les SAVS (Services d’Accompagnement à la Vie Sociale) assurent un suivi individualisé :

  • Aide dans la gestion du quotidien.
  • Appui à l’intégration professionnelle.
  • Évaluation par des équipes pluridisciplinaires qui orientent vers les structures de soins adaptées.

AIDES TECHNIQUES ET AMÉNAGEMENTS

L’INAMI participe au remboursement de certaines aides techniques (orthèses, prothèses), tandis que les régions complètent ces aides pour d’autres équipements comme les fauteuils roulants ou logiciels spécialisés.

Les aménagements domiciliaires (rampe d’accès, salle de bain adaptée, élévateurs) peuvent être financés partiellement ou totalement par l’AVIQ, le PHARE ou le VAPH, selon la localisation.

À retenir

La DGPH ne gère pas de centres de soins ou de réadaptation. Son rôle central est d’attribuer des allocations qui permettent de financer ces services par l’intermédiaire d’autres acteurs : régions, associations, ou professionnels de santé.

Pour bénéficier de services spécifiques comme la kinésithérapie ou l’ergothérapie, il est utile de se rapprocher des centres agréés par les instances régionales (AVIQ, PHARE, VAPH) ou de s’adresser à des associations spécialisées telles que la Ligue Braille ou Info-Sourds, selon le type de handicap concerné.

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