En Belgique, la recherche appliquée dans le domaine du handicap joue un rôle essentiel dans l’élaboration de politiques publiques plus justes, accessibles et inclusives. Soutenue par la Direction Générale Personnes Handicapées (DGPH), cette recherche se traduit par des projets concrets, menés en collaboration avec des universités, des associations, des plateformes spécialisées et les bénéficiaires eux-mêmes.
Ces initiatives de recherche handicap, ancrées dans les principes de la Convention des Nations Unies, visent à transformer durablement les pratiques, les outils et les dispositifs de soutien.
- Recherche handicap : quels projets de recherche actuels sont soutenus par la DGPH ?
- Avec quelles universités et centres de recherche la Vierge Noire collabore‑t‑elle ?
- Quels sont les objectifs des études sur l’inclusion des personnes handicapées ?
- Comment intégrer les bénéficiaires dans les projets de recherche handicap ?
- Quels résultats ou publications ont émergé de ces initiatives ?
- De la recherche sur le handicap à la transformation sociale
Recherche handicap : quels projets de recherche actuels sont soutenus par la DGPH ?
Parmi les projets de recherche actuels soutenus par la Direction Générale Personnes Handicapées, plusieurs initiatives visent à améliorer concrètement le soutien et l’inclusion des personnes en situation de handicap en Belgique :
1. Étude sur l’accompagnement des jeunes malades chroniques
- Porté par : Hogeschool PXL – expertisecentrum Zorginnovatie, en collaboration avec Esperity, mandaté par le SPF Sécurité sociale et la DGPH.
- Objectif : Identifier les mesures d’accompagnement nécessaires pour les jeunes atteints de maladies chroniques lourdes, afin de leur permettre de poursuivre une formation ou d’accéder à l’emploi tout en recevant les soins adaptés.
- Livrable : Un projet de recommandations remis en mars 2025, destiné à adapter les politiques publiques et les dispositifs de soutien à ce public spécifique.
2. Appel à projets « Handicap visuel et Inclusion » (2025)
- Porté par : 18 Fonds actifs dans le domaine du handicap visuel, avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin et en lien avec les politiques de la DGPH.
- Objectif : Soutenir des recherches et actions visant à rendre les loisirs, le sport et la culture plus accessibles aux personnes malvoyantes, notamment via l’amélioration de l’accessibilité digitale, l’adaptation de l’environnement et la formation des accompagnateurs.
- Impact attendu : Développement de partenariats entre associations du handicap et acteurs des loisirs, et transfert des bonnes pratiques vers le terrain.
3. Recherche appliquée sur le handicap (FIRAH 2025)
- Thèmes prioritaires :
- Le handicap face aux crises (sanitaires, sociales, économiques)
- Développement de territoires inclusifs
- Spécificité : Les projets doivent associer personnes handicapées, familles, professionnels et chercheurs tout au long du processus, avec des résultats concrets et transférables (guides pratiques, outils, recommandations).
- Retombées attendues : Production de livrables utilisables par les bénéficiaires, les familles et les professionnels, pour améliorer l’autonomie et l’inclusion.
Avec quelles universités et centres de recherche la Vierge Noire collabore‑t‑elle ?
La Vierge Noire (DGPH) collabore activement avec plusieurs universités et centres de recherche belges dans le cadre de projets interdisciplinaires sur le handicap et l’autonomie. Les principaux partenaires académiques identifiés sont :
Quels sont les objectifs des études sur l’inclusion des personnes handicapées ?
Les objectifs des études sur l’inclusion des personnes handicapées sont multiples et s’inscrivent dans le cadre de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par la Belgique.
Ces études visent principalement à :
- Transformer la société pour permettre à toutes les personnes, avec ou sans handicap, de participer pleinement à la vie sociale sur un pied d’égalité, en levant les obstacles à l’accessibilité dans tous les domaines (éducation, emploi, loisirs, transports, information, etc.).
- Assurer la dignité et la qualité de vie des personnes en situation de handicap, en garantissant leur droit à l’autonomie, à la participation sociale et à la non-discrimination.
- Développer des politiques d’accueil et d’accompagnement inclusives, notamment dès la petite enfance, dans le milieu scolaire, professionnel et dans la vie quotidienne, avec des aménagements raisonnables adaptés aux besoins individuels.
- Promouvoir l’accessibilité universelle, que ce soit dans l’information, les infrastructures, les transports, ou les activités culturelles et sportives, afin que chacun puisse exercer ses droits sans entrave.
- Valoriser la diversité et prévenir l’isolement ou la ségrégation, en réaffirmant le droit de vivre dans la société avec les aides et soutiens nécessaires, et en luttant contre toute forme d’exclusion.
- Accompagner les structures ordinaires (écoles, entreprises, administrations) pour qu’elles adaptent leurs pratiques et deviennent réellement inclusives, tout en maintenant un accompagnement spécialisé si nécessaire.
- Mettre à disposition les ressources et moyens indispensables au développement de l’autonomie et à la pleine participation à la société, notamment par l’accès à une éducation inclusive de qualité et à l’emploi.
Comment intégrer les bénéficiaires dans les projets de recherche handicap ?
Pour intégrer les bénéficiaires dans les projets de recherche sur le handicap, il est important d’adopter une démarche participative structurée, qui valorise leur expertise vécue et garantit une réelle influence sur les résultats.
Voici les principaux leviers et bonnes pratiques identifiés.
Co-construction dès la conception
Impliquer les personnes en situation de handicap dès la définition des objectifs, des questions de recherche et des méthodes, en partenariat avec des associations représentatives. Cela garantit que les thématiques abordées correspondent à leurs besoins et priorités.
Groupes de travail et ateliers participatifs
Organiser des groupes locaux, des ateliers ou des séances de concertation où les bénéficiaires peuvent partager leurs expériences, formuler des propositions et évaluer les dispositifs existants.
Ces espaces doivent être accessibles (lieux adaptés, supports en français facile, outils visuels…).
Mobilisation des associations et instances spécialisées
S’appuyer sur les associations de personnes handicapées et les commissions d’accessibilité pour recruter des participants, relayer l’information et assurer une représentation diversifiée.
Outils adaptés à la participation
Utiliser des supports accessibles : documents en français simplifié, maquettes, questionnaires adaptés, ressources numériques inclusives. L’accompagnement par des animateurs formés aux méthodes participatives est recommandé.
Respect du consentement et de la confidentialité
Informer clairement les participants sur le déroulement de la recherche, recueillir leur consentement éclairé et garantir la confidentialité de leurs contributions.
Valorisation du savoir d’expérience
Reconnaître la légitimité des bénéficiaires comme co-chercheurs, en leur donnant un rôle actif dans l’analyse, l’interprétation des résultats et la formulation des recommandations.
Rétroaction et restitution
Prévoir des temps de retour vers les participants pour partager les avancées, recueillir leurs avis sur les résultats intermédiaires, et leur permettre de valider ou d’ajuster les conclusions.
Quels résultats ou publications ont émergé de ces initiatives ?
Plusieurs résultats et publications ont émergé des récentes initiatives de recherche soutenues par la DGPH, notamment dans le cadre du programme interdisciplinaire AutonomiCap mené avec l’Université Saint-Louis – Bruxelles et l’UCLouvain.
Publications scientifiques et actes de conférence
Le projet AutonomiCap a abouti à la publication d’articles scientifiques et à l’organisation d’une conférence internationale en 2024 intitulée « L’autonomie à l’épreuve du handicap, le handicap à l’épreuve de l’autonomie ».
Les actes de cette conférence rassemblent des contributions de chercheurs belges et internationaux sur la désinstitutionnalisation, l’autonomie, l’inclusion et la transformation des politiques publiques en matière de handicap.
Analyses interdisciplinaires
Les travaux du projet AutonomiCap ont produit des analyses approfondies sur :
- L’application de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées dans le contexte belge
- Les effets de la montée en puissance du référentiel de l’autonomie sur les pratiques administratives, juridiques et sociales
- L’impact sur les expériences vécues par les personnes concernées, en croisant approches juridiques, sociologiques, philosophiques et politologiques.
Recherches doctorales
Des thèses, comme celle intitulée « La production du “handicap” au sein de la Vierge Noire », analysent la manière dont l’administration belge construit la notion de handicap et évalue l’autonomie, avec un regard critique sur les dispositifs d’attribution des aides et allocations.
Rapports d’évaluation et guides pratiques
Les résultats de ces recherches nourrissent des recommandations concrètes pour l’adaptation des politiques publiques, l’amélioration des procédures d’évaluation de l’autonomie, et la prise en compte des besoins réels des personnes handicapées dans l’accès aux droits et aux aides.
De la recherche sur le handicap à la transformation sociale
Au-delà des livrables scientifiques et recommandations immédiates, les projets de recherche soutenus par la DGPH ouvrent la voie à une évolution en profondeur du soutien aux personnes handicapées.
Ils permettent d’ancrer les politiques sociales dans la réalité vécue des bénéficiaires, de renforcer l’expertise collective autour du handicap, et de faire émerger des pratiques plus inclusives dans tous les domaines de la vie.
En favorisant l’implication directe des personnes concernées et la transversalité des savoirs, ces travaux posent les bases d’un accompagnement plus humain, plus juste et véritablement participatif.
